En octobre dernier, les éleveurs de poulets biologiques, partenaires de la société Belki, ont eu l’occasion de visiter les infrastructures et échanger ensuite sur les résultats technico-économiques et les perspectives de développement commercial de leur filière. Pour cette occasion, l’abattoir avait affrété deux cars depuis la Wallonie.

Les exploitants de 110 poulaillers environ ont participé à cette visite ; la majorité, wallons. Sur le court terme, le développement de 16 nouveaux poulaillers sont prévus. Un grand nombre de jeunes ont rejoint la filière.

L’abattoir

Faisant partie du groupe familial Joosen-Invest, l’abattoir est en activité depuis plus de trente ans. Un chiffre d’affaire annuel de l’ordre de 85 millions d’Euros est réalisé. Les cinq dernières années, près de quinze millions d’Euros ont été investis dans l’extension des ateliers et l’acquisition de nouvelles machines. La société emploie environ 300 personnes, traite 90 000 volailles par jour et livre plus d’une centaine de clients. Plus de 40 000 poulets biologiques sont abattus chaque semaine. Fidèle depuis près de 20 ans, Delhaize constitue en Bio un des principaux clients de l’abattoir.

L’entreprise se démarque par la gamme de produits proposés, issus de modèles de production différenciés, tels que le poulet biologique, le Coucou de Malines, le poulet Maïs. A côté du poulet entier, un assortiment complet de découpes et préparations froides (hamburgers, chipolatas, merguez, brochettes) est disponible. Les cœurs, foies et gésiers sont récupérés et emballés, ainsi que le moindre morceau de viande. Les os et les parties non valorisables pour la consommation humaine sont réservés à l’alimentation animale.

Les carcasses séjournent deux heures trente dans un frigo de ressuyage, sur une chaîne de 3000 mètres avançant à une vitesse adaptée. Les poulets entiers sont acheminés sur des tables et calibrés automatiquement.

 

Les carcasses séjournent deux heures trente dans un frigo de ressuyage, en progressant lentement sur la chaîne.

Un assortiment complet de découpes est proposé, ainsi que des préparations froides.

Les poulets entiers sont calibrés automatiquement et mis en caisses, tandis qu’une large partie des carcasses est aiguillée vers les zones de découpe.

Le moins de perte possible de viande est recherché. La carcasse est valorisée

Delhaize

Après la visite de l’abattoir, Koen Desmet, responsable achat viande fraîche chez Delhaize Belgique est intervenu pour présenter la vision de l’enseigne sur le court et le moyen terme.

La stratégie de Delhaize est de laisser le choix au consommateur et, dès lors, de leur proposer un large éventail de produits Bio végétaux et animaux. S’il est clair que la consommation de viande rouge est en très net déclin, la viande de poulet se maintient par contre très bien. Les deux premières raisons du Belge pour diminuer sa consommation de viande sont, en premier, la santé et, en second, le prix. Les motivations ne sont pas forcément les mêmes selon les pays. Aux Pays-Bas, par exemple, la cause environnementale arrive en tête.

Au sein de l’enseigne, le Bio est en très forte évolution, tous produits confondus. Dans quelques semaines sera lancée la campagne « BIOPTIMIST », basée sur le message « le Bio, c’est local », sans faire référence au prix. Informer de quelle région, de quelle ferme les produits sont issus, est l’objectif.

D’ici peu, Delhaize va renouveler tous ses emballages Bio, afin de renforcer le lien avec les élevages. En viande de poulet, la saucisse a la cote, au vu du prix plus élevé du poulet entier et du filet. La chaîne de distribution n’a pas l’ambition d’être la moins chère en Bio, mais cet élément reste néanmoins important dans le chef du consommateur. En 2023, elle envisage qu’1 poulet sur 4 sorte sur un parcours extérieur (Label Rouge, Bio, Poulet basse-cour).

Le Bio chez Delhaize représente 3,2% du marché global de l’entreprise et un développement annuel de 7,3%. 11% des familles achètent au moins 1 produit par semaine, couvrant 60% des volumes. La dernière enquête consommation du distributeur met en évidence que 30% des consommateurs belges demandent plus de produits Bio en magasins. Koen Desmet, responsable achat viande, conclut: « Le Bio n’est plus une mode, mais perdure dans le temps. »

Delhaize est le principal acheteur de poulets Bio chez Belki. En 2023, l’enseigne ambitionne qu’1 volaille sur 4 sorte sur un parcours extérieur. La chaîne prévoit également de travailler sur la qualité du poulet standard.

L’entérite nécrotique, problème majeur aujourd’hui en poulets biologiques

Problème majeur rencontré aujourd’hui dans les élevages en Wallonie, Peter Van Den Bunder, vétérinaire praticien au cabinet vétérinaire Galluvet, l’explique par un nombre de plus en plus important de poulaillers. L’entérite nécrotique est issue de l’agent infectieux, Clostridium perfringens, provoquant la nécrose de la muqueuse de l’intestin grêle. Pour traiter, le recours aux antibiotiques est nécessaire. Or, il faut aujourd’hui diminuer leur utilisation.

La bactérie survient souvent entre 2 et 4 semaines, au moment des vaccinations. Les facteurs prédisposants sont la coccidiose, la transition d’aliments, l’hygiène et l’immunodépression.

Au niveau du facteur hygiène, une température insuffisante au démarrage est pointée. Idéalement, il est conseillé de prendre la température au niveau du cloaque du poussin afin de vérifier si la température du poulailler est correcte. Une qualité d’eau de boisson déficiente et ventilation insuffisante sont aussi des facteurs prédisposants.

Des pistes de prévention sont néanmoins encourageantes, par l’utilisation de probiotiques, comme le B-Act®. Il s’agit de spores protégées de Bacillus licheniformis favorisant l’installation d’une bonne flore intestinale et venant en compétition avec les bactéries pathogènes. Ce prébiotique (1 sachet soluble pour 20 000 poussins) prévient également contre les salmonelles et les entérocoques. De plus, il facilite la digestion et a un effet curatif. En début d’entérite, on a en effet remarqué qu’il peut stopper la mortalité sans recourir aux antibiotiques.

Possibilités d’avenir pour vous éleveurs

Si vous souhaitez diversifier vos activités et participer au développement des filières Bio et de qualité différenciée, sachez que BELKI développe de nouveaux poulaillers chaque année (BIO, poulet maïs sur parcours extérieur et Coucou de Malines)

Si vous souhaitez être de l’aventure qui a commencé il y a plus de 20 ans n’hésitez pas à contacter BELKi au 053 77 13 36  (Steven Jespers).